petites et Grandes CENSURES 
ou du retour de la "morale" dans notre société... 

 

 

 

 

 

Lawrence, Objet Virtuel Non Identifié 5, acrylique sur toile 165 x 200, 2005

ŒUVRE CENSURÉE, exposition « Triviale poursuite », galerie de la Médiathèque, Beauvais, novembre 2006

 

 

- Voir les autres oeuvres de l'artiste

 

 

devant cette censure et devant le travail de l'artiste le collectif Artis Facta a aussitôt décidé
de mettre librement en circulation l'œuvre incriminée sur son site Internet
et d'ouvrir un travail collectif sur la censure...

 

 

- Voir l'article paru dans le Parisien-Oise matin suite à la censure et au travail effectué ci-après

Voir le commentaire de l'artiste à la suite d'un article de Nice Première

 

 

     Une image comme celle-ci, aujourd’hui, peut encore être censurée. On est retombé
bien bas… ! Mais ce qui choque surtout, me choque, dans cette, ces, affaires,
de l’art contemporain, et l’art en général y compris la littérature, à Beauvais dans ces dernières expressions, est ce que je nommerais la censure intellectuelle, la censure contre l’intellectualisme, l’intellectualité, les, intellectuels — nous aborderons en effet autant la censure du tableau de Lawrence à la dernière exposition , que celles de deux entretiens avec des artistes qui furent rejetés sous prétexte de discours de trop haute volée, non accessibles au plus grand nombre…, dont Artis Facta s’est déjà fait l’écho pour le premier [1], que les censures dans les autres domaines par non prise en compte, silence sur, relégations et laissés pour compte, censures, qui ne sont pas frontales mais intellectuelles, de, l’intellectuel.
     Que l'on ne se méprenne pas : la censure de cette œuvre de Lawrence, artiste qui travaille, met en travail, le désir, est bien une censure directe, frontale, basique, de premier niveau. Passons bien vite sur les éléments les plus criants déclencheurs de cette censure, sur la présence de sécrétions et d’une langue avide, censée les recueillir, par rapport à d’autres œuvres incorporant pourtant sein pressé et sexes en érection, elles, exposées. Car le plus important semble ne pas être cette petite censure directe, un peu minable et de bas étages, plus conduite, éconduite, par la peur et la nécessité actuelle absolue de consensus et consensuel, de-qui-ne-déborde-surtout-pas-et-qui-n’émet-surtout-aucune-pensée-quelque-peu-appuyée-mais-seulement-un-art-vide-pour-esprits-vides-et-dociles, mais est bien le révélateur, le témoin et le symptôme, d’un mal bien plus important et bien plus grave, d’une censure on l’aura deviné, de l’intellectuel des, intellectuels, de tout, intellectualisme, à laquelle s’ajoute une censure politique [2], sous couvert d’un art pour tous, d’un art qui s’adresse et doit s’adresser et être adressé, à tous et à tout le monde, bien dans l’ère « culturelle » de notre époque, que prônent et qui est chère à nos politiques. Censure, contre la pensée, la connaissance et le théorique. Censure contre l’intellectuel, et contre le savoir.
     Mais sans théorie, peut-il encore y avoir pensée ? Sans compter tout ce que cela renvoie par rapport à l’état lamentable où toute notre société, de l’école, primaire et collèges, à la dévalorisation, du bac, de l’u- niversité, du journalisme, des journaux locaux, à notre chère télé- vision, est tombée. Qui se répercute sur la production, et commercialisation générale, des livres, ou sur le « niveau », sous l’emprise du seul joug de l’économique et des « échanges » faciles, de la librairie aux politiques régionales, à la grande majorité des bibliothèques, qui sont devenues média -thèques — mesurer là encore la déviation sémantique, du biblios, au « média », comme cela s’est opéré il y a déjà quelques années, du Centre National des Lettres, au Centre National du Livre, donc, de l’écrit, du contenu, au seul contenant, qui peut donc lui, contenir tout, de la salace journalistique à la pire des productions de masse, pour les, masses —, médiathèques où seules les BD et derniers CD des groupes à la mode s’empruntent, sous couvert de la lecture
     La censure, donc. Par le silence — on laisse ses artistes, la nouvelle création, pourrir, pour n’accepter, ne mettre sur le devant de la scène que les auteurs, je n’ose dire, car très peu le sont, écrivains…, non, ne le dirais pas, publiés chez les seuls « grands » éditeurs, qui depuis longtemps, depuis au moins Antoine, Gallimard, ont bien compris qu’il était nécessaire de publier des livres commerciaux, sans trop le dire, sous la même couverture que les véritables créations des vrais, écrivains, qui ont, eux, une écriture (que plus personne, ou si peu, aujourd’hui, est encore capable de re- marquer, et de faire, la différence…). Cinquante ans après, il ne reste plus que ceux-là, les seuls livres, commerciaux, chez nos, qui ne sont plus « nos », libraires, nos, qui ne sont plus « nos », média / biblio –thèques, et même dans les têtes, de certaines, au moins la moitié, en fait, directions et autres responsables, du livre !
     La censure donc. De l’intellectualisme, qui est bien à l’image de notre société actuelle. Debord ne disait-il pas. « Le capitalisme, société sans culture » ?
     Voilà tout ce que m’évoque, cette petite censure directe, frontale, de bas, étage : un manque, de pensée, un manque d'analyse, de
recul, et surtout, de connaissance. Dans un consensus, mou, dans une incapacité totale, à faire face, à une œuvre, qui pourrait peut-être, devenir, soi-disant dérangeante, qui pourrait peut-être, devenir, un peu, envahissante, pour sa, reno- mmée, pour sa petite, place, pour son petit, poste. Devant la peur, des différents collectifs abrutissants et sclérosants [3], qui eux de même, ne possèdent pas plus de culture, bien à l’image, de ce qui se fait aux États, Unis. Car ils étaient pourtant bien présents, les États, Unis, depuis le début de ce petit, discours. Tous ceux, qui ont encore cette capacité de penser, de cri- tiquer, c’est-à-dire, d'avoir la grande liberté, d’avoir un peu, de, recul, afin de pouvoir d’être encore en mesure, de, penser, afin d’avoir un encore un petit peu d’intel, ligence. Car cette petite, bien petite, censure, démontre bien, un grand manque, d’intelligence. Et la toute la société, en se rendant complice, de ce genre de censures comme de toutes les autres, en rejetant, ses « intellectuels », ne s’aperçoit pas qu’elle rejette aussi, l’intelligence.

     Alain MARC

[1] Voir http://artisfacta.60.free.fr/entretiens.htm.
[2] Nous avons, dans nos dossiers, des éléments...
[3] Voir les récentes affaires du tableau hommage à l'Origine du monde de Gilles Traquini à la galerie de Nice et de la plainte contre Henri-Claude Cousseau pour l’exposition « Présumés innocents — l’Art contemporain et l’enfance » au CAPC de Bordeaux.

     PS _ Tout cela n’est pas loin de me rappeler « l’appel contre la guerre à l’intelligence » lancé par les Inrockuptibles, qui emboîtait le pas de l'« Avis de KO social » et de « Des humains en trop », mettant toutes à jour la relation censure, culture (intelligence), et économie. Et comment ne pas citer l’affaire Maulpoix, qui n’est plus l’affaire Petit, où le seul condamné dans l’histoire, reste… le directeur de la Maison des Écrivains en exercice !

 

 

« C'est bon signe, la Censure REVIENT, Vive la Littérature !
   Écrivains, poètes et penseurs français censurés : UNISSEZ-VOUS.

   Mon Soutien indéfectible, à Jean-Michel Maulpoix.
   ...
   NON, on ne peut pas laisser faire Ça. »

   — suite à la condamnation de Jean-Michel Maulpoix dans l’affaire Brice Petit —

Vendredi 7 avril 2006.

Alain Marc, soutien envoyé au comité mis en place par Remue.net
intégré ensuite dans un carnet inédit sur la société

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour poursuivre :

présentation de l'exposition de Gilles Traquini à la galerie Helenbeck
dossier « le Retour de l'ordre moral » de la Ligue des Droits de l'Homme (pdf)

 

.


 

CENSURE et mauvaise culture

 

 

 

     Cette magnifique balourdise est sans doute plus à mettre à l’actif de l’incompétence que d’une réelle intention de « censurer » une œuvre dérangeante. Les hiérarchies culturelles sont ainsi. Elles se composent souvent de décideurs sans culture, communicant du vide, anti-intellectuels notoires, venus à ces postes non par un parcours fait d’expériences singulières et riches, mais bien au contraire par un laborieux sit-in de conformité bureaucratique ponctué comme il se doit par la carte de parti conforme ! Alors que peut-il en être d’autres ! Ce serait bien comique que ces hiérarchies d’un autre âge aient lu Guy-Ernest Debord !
     Mais comme ce sont eux qui « payent », ce sont eux qui DÉCIDENT, et qui ont le mandat de droit divin pour refuser ce que le public doit voir ou lire ! (Comme le texte d’Éric Froeliger refusé parce que trop intellectuel !) Pendant ce temps le public, le vrai (j’allais dire le nôtre) se tape les fesses d’hilarité générale devant la crasse culture des petits chefs de la médiocratie locale. Les soi-disant directeurs d’affaires culturelles orphelins de véritables élus décident seuls ! Ces « techniciens » en costume de premier communiant contemplent de loin derrière les vitres de leur bureau aseptisé ce peuple qu’il faut divertir avec « de la culture » (comme simple « plus-value à l’insignifiance naturelle »). Tout ceci ne serait que provincialement comique. Mais ce petit fait divers cache un vrai problème de fond, quand au sens du mot culture utilisé actuellement aux rayonnements de certaines idéologies libérales, qui rêvent en cachette de ce nouvel individu déchu de sa facilité de jugement, poussé à jouir dans la conformité, cessant de se référer à toutes valeurs symboliques pour se consacrer au culte de la consommation et à l’échange de la marchandise vécue à l’aune de la stricte valeur marchande ! « Bref un nouvel homme nouveau apparaissant ainsi dans toute sa splendeur à mesure que l’on entre dans l’ère du capitalisme total sur la planète ! » (Dany Robert Dufour, l’Art de réduire les têtes, Denoël) Cet individu (violent) est ennemi de la pensée de la confrontation pacifique et du dialogue ! Bref un sujet anti-dialectique par excellence ! Un vrai sujet soumis (comme sujétion renvoie à une personne dont la situation dépend d’une autorité souveraine) !
     Mais la mésaventure de Lawrence rappelle aussi que confier une mission culturelle à des gens sans têtes ce n’est pas forcément s’arracher les cheveux. En effet grâce à la balourdise de « l’autorité souveraine du service culturel », traduisons un simple Chef de service, tout le petit monde de l’art parle de l’œuvre interdite et boude les médiations officielles organisées autour de l’exposition ! Parler du non-vu est un luxe non-visuel qui politiquement se paie à prix d’or ! Faire c’est bien, mais communiquer c’est mieux ! Non mais !

     Bernard BILLA

 

 


 

 

J'ENCULE LES CENSEURS !

 

Bises libertines, joyeuses et sensuelles, et que la vie vous soit douce et orgasmique !

 

Michel DEBRAY

 

 

J'ai été censuré sur eBay pour avoir mis en vente cette toile

Sur eBay, ce jour, je découvre la toile ci-dessous mise en vente par

J'aimerais connaître ce qui motive la censure de ma toile, plutôt naturaliste
(un sexe féminin est visible)
alors que cette scène SM de ligotage et bâillonnage passe - semble-t-il - sans problème
ainsi que des gravures ou figurines représentant la copulation

MERCI

PS - Est-il possible d'exposer sur eBay les dessins et toiles d'Egon Schiele, par exemple ?

 

Michel DEBRAY

 

 

les contributions n'engagent que leurs auteurs

 

 

Depuis (juin 2009) :

la Biennale de Venise censure un artiste au nom de l'ordre moral

 

 

Après la Ville de Beauvais le Conseil général de la Somme... !

 

 

Depuis (octobre 2014) :

Des écoles de Cholet censurent les peintures d'Alain Bonnefoit !
le photographe Philippe Kandel à Coursan


 

 

 

                     

 

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